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Centre rouge australien : itinéraire de quatre jours en famille

L’Australie vous attire? Comme plusieurs personnes, vous ne pouvez imaginer visiter ce pays sans faire un saut dans l’Outback australien? Et bien, rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls. Ce rêve, nous le caressions aussi… Et nous l’avons réalisé à la fin de notre séjour d’un mois au pays des kangourous. Après avoir passé une semaine à Sydney et dans les Blue Mountains, suivie d’une quinzaine de jours à parcourir la Côte est australienne jusqu’à Cap Tribulation, nous avons quitté notre camping-car pour nous diriger vers l’aéroport de Cairns. Alors que nous avions eu du soleil tous les jours pendant notre séjour dans le Queensland, le temps était gris et maussade ce matin-là… Sans doute pour se mettre au diapason du petit spleen passager de nos deux garçons, qui étaient tristes de devoir faire leurs adieux à leur « maison qui roule ». Heureusement, à peine deux heures de vol nous séparaient d’Alice Springs, où un autre camping-car nous attendait…

Voici les grandes étapes de notre circuit de quatre journées dans le centre rouge :

  • Jour 1 : Arrivée à Alice Springs et route vers Uluru
  • Jour 2 : Visite d’Uluru et des Olgas (Kata Tjuta)
  • Jour 3 : Randonnée à Kings Canyon
  • Jour 4 : Retour vers Alice Springs

JOUR 1

Alice Springs : porte d’entrée vers le centre rouge

Un peu fatigués du voyage en avion, nous avons récupéré le camping-car qui allait nous accompagner pour la durée de notre séjour dans l’Outback. Cette fois, ce fut beaucoup plus rapide qu’à Brisbane et, surtout, nous n’avons pas eu d’accident (!) Après quelques courses dans les magasins locaux, nous sommes partis en direction de la station télégraphique d’Alice Springs. À peine sortis de notre véhicule, nous avons été charmés par l’endroit. En plus du soleil radieux et des paysages absolument uniques, nous étions les seuls visiteurs sur place. Pour couronner le tout, nous avons été accueillis par une colonie de wallabies qui semblaient nous attendre dans les rochers… C’était presque trop beau pour être vrai!

Datant de 1872 et construite entre Darwin et Adélaïde, la station d’Alice Springs était autrefois un maillon important de la ligne télégraphique transcontinentale. Bien qu’elle ne soit plus utilisée aujourd’hui, la plupart de ses bâtiments ont été restaurés et peuvent être visités, notamment le bureau du télégraphe, la forge et la maison du chef de station. L’endroit permet un voyage dans le temps, vers une époque où traverser le pays prenait des semaines à cheval. Malgré l’intérêt de cette visite, je dois avouer que mon attention fut surtout retenue par la faune et la flore environnantes. Alors que l’Australie nous en avait déjà mis plein les yeux pendant les trois semaines précédentes, nous nous retrouvions dans un décor complètement différent. Entre le sable rouge, les déserts rocheux et les oiseaux multicolores, nous ne savions plus où poser nos yeux. La nature australienne ne cesserait donc jamais de nous étonner?

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Fascinés par la nature qui nous entourait, nous avons décidé de nous attarder dans les environs, en empruntant un petit sentier de randonnée. Ce fut une très bonne idée, car malgré la chaleur, la vue était splendide au sommet. Nous avons également croisé différents points d’eau naturels.

Alice_Springs_12Alice_Springs_13Compte tenu de la distance à parcourir pour nous rendre à Uluru (environ 450 kilomètres), nous n’avons pas pu nous attarder davantage à Alice Springs. En route vers l’emblème de l’Outback australien, nous avons croisé un troupeau de dromadaires sauvages… Instant magique! Nous avons également fait un petit arrêt pour manger un morceau, tout en bénéficiant d’une jolie vue sur le Mont Conner, qui ressemble à s’y méprendre à Uluru… Pour un regard néophyte, du moins!

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Arrivés à Uluru à une heure tardive, nous nous sommes rapidement installés afin de pouvoir manger, tout en discutant de l’organisation de la journée du lendemain. Nous étions à la fois fatigués, heureux et fébriles à l’idée de découvrir les environs quelques heures plus tard…

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JOUR 2

Uluru : emblème de l’Outback

Levés tôt, nous nous sommes empressés d’aller découvrir Uluru, une formation rocheuse classée au patrimoine mondial, mieux connue sous le nom d’Ayers Rock. Situé en plein cœur du parc national d’Uluru-Kata Tjuta, au milieu d’un paysage désertique, Uluru est un site ancestral particulièrement symbolique dans la culture aborigène. Avec ses 348 mètres de hauteur, il s’agit du deuxième plus grand monolithe au monde. Nous nous sentions émus d’entrer dans ce décor que nous avions admiré si souvent sur des cartes postales ou dans des magazines. Nous y étions enfin, même si les premiers instants nous semblaient irréels.

 

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Contrairement à ce que nous avions anticipé, il n’y avait pas foule sur le site. Plusieurs options s’offraient à nous afin de le découvrir : le survoler du haut des airs, en hélicoptère ou en montgolfière, tenter l’aventure de l’escalade ou, tout simplement, s’y aventurer à pied. Étant donné le caractère sacré d’Uluru pour les aborigènes, nous avons immédiatement renoncé à l’idée de l’escalade, qui est déconseillée sans toutefois être interdite. Compte tenu de la chaleur et du fait que nous étions accompagnés de jeunes enfants, nous avons plutôt opté pour une courte randonnée, soit la Ranger Guide Mala Walk. Longue de deux kilomètres, cette randonnée débute au pied de la montée du rocher et dure environ 90 minutes, pendant lesquelles un ranger guide les visiteurs le long de la base du rocher, en leur donnant diverses informations sur les traditions et les légendes qui y sont associées dans la culture aborigène

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Nous avons parcouru les lieux sans nous presser, en nous amusant à identifier les formes étranges évoquées par certaines portions du rocher. Alors que plusieurs parois étaient lisses et arrondies, d’autres étaient fissurées, abruptes et pointues. Un peu partout sur le parcours, des panneaux nous donnaient des explications supplémentaires et complétaient les informations fournies par notre guide. À quelques reprises, nous avons été priés de ne pas photographier certains sites, en raison de leur caractère sacré. Tout au long de notre promenade, nous avons croisé des curiosités géologiques, telles que des grottes et des fissures dans la roche. Animés par de nombreuses légendes, qui étaient racontées sur le ton de la confidence, ces éléments faisaient sourire les enfants. Ici et là, quelques pétroglyphes représentaient avec style des trous d’eau, des feuilles et des animaux. Selon le guide, il s’agissait des traces d’enseignements dispensés aux garçons, alors qu’ils devaient apprendre à survivre seuls dans le bush.

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Malgré son climat désertique, nous avons été impressionnés par la flore et la faune du parc national d’Uluru-Kata Tjuta. En plus d’héberger des centaines d’espèces d’animaux et d’oiseaux, le parc se distingue par une végétation à la fois étonnante et variée. Alors qu’à certains endroits, les plantes semblaient survivre avec peine, brûlées par le soleil ardent, d’autres secteurs étaient ponctués d’arbres verts et fleuris, qui laissaient échapper leurs parfums dans l’air. Le contraste était saisissant!

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Randonnées dans les Olgas (Kata Tjuta)

Nous avons quitté Uluru pour rejoindre le site des Kata Tjuta, aussi connu sous le nom des Olgas. Ce massif d’anciennes formations rocheuses est situé à environ 30 kilomètres d’Uluru. En route, nous regardions Uluru, dont la silhouette continuait de s’imposer dans le ciel bleu, entouré de sable rouge, de hautes herbes et d’arbustes. Nous avons fait un premier arrêt pour emprunter la Kata Tjuta Dune Walk, une randonnée d’environ 600 mètres menant à une vue spectaculaire sur les 36 dômes de grès des Kata Tjuta, qui s’étendent sur plus de 20 kilomètres. Sacré pour le peuple Anangu, Kata Tjuta tient son nom d’une tribu aborigène et signifie « beaucoup de têtes ». De nombreuses légendes aborigènes sont associées au site. Alors que certains prétendent qu’un immense serpent vit au sommet du mont Olga, le dôme le plus haut, d’autres affirment que cette collection de rochers incarne plutôt des géants pétrifiés.

Olgas_12Olgas_10Olgas_11Olgas_2Nous avons ensuite fait une randonnée dans la Valley of the Winds, qui s’étend sur 7 kilomètres. Assez abrupte par endroits, ce circuit nous a menés à des points d’observation à travers les dômes et les lits de rivières asséchées. En chemin, nous avons fait quelques pauses pour que les garçons puissent jouer dans les rochers et les hautes herbes.

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Complètement sous le charme des décors qui défilaient sous nos yeux, nous avons décidé de faire une deuxième randonnée pour poursuivre notre exploration des Olgas. Cette fois, nous avons emprunté le chemin Walpa Gorge, qui nous a conduits entre les monts sur une distance de 2,6 kilomètres.

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Les rochers au coucher du soleil

Après cette journée riche en émotions, nous n’avons pas pu résister à nous joindre au rassemblement de touristes afin de regarder le soleil se coucher sur Uluru. Alors que nous avions eu la chance de faire nos randonnées dans le calme, entre nous, nous avons terminé cette journée entourés de gens venus des quatre coins du monde pour photographier le célèbre rocher.  Un peu sceptiques au départ, nous avons été séduits par le spectacle naturel qui se déroulait sous nos yeux. Au fur et à mesure que le soleil déclinait, le célèbre rocher changeait de couleur, variant entre le beige et l’orangé. Par moment, Uluru s’assombrissait, pour soudainement s’enflammer d’un rouge vibrant. Sur le chemin du retour, nous avons également admiré la nuit qui tombait sur les Olgas, qui découpaient le ciel strié de rose.

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JOUR 3

Kings Canyon : notre coup de cœur du centre rouge

Après avoir découvert Uluru et les Olgas, nous ne pensions pas être aussi impressionnés par Kings Canyon, qui fut notre coup de cœur dans le centre rouge. Situé dans le parc national de Watarrka, ce canyon de grès millénaire se trouve à mi-chemin entre Uluru et Alice Springs. Pour l’explorer, nous avons décidé de parcourir les six kilomètres de la Kings Canyon Rim Walk, un circuit exceptionnel. Dès le départ, nous avons compris que cette randonnée ne serait pas de tout repos avec deux enfants en bas âge. Il faut dire que le parcours débute avec une montée très abrupte nommée, à juste titre, « la montée des infarctus ». Une fois au sommet du canyon, une vue spectaculaire nous attendait, sur les gorges et le désert environnants.

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Créées par l’érosion au fil des millénaires, les parois de grès de Kings Canyon s’élèvent jusqu’à 270 mètres de hauteur. Mais au-delà du magnifique panorama sur le canyon, le parcours possède de nombreux atouts que nous avons pu découvrir au fil de petites flèches qui indiquaient le chemin à suivre. Ce chemin nous a conduits à des endroits magiques, comme la Cité Perdue (The Lost City), composée d’étranges formations rocheuses érodées que certains associent aux ruines d’une ancienne cité aztèque. En longeant les sommets du canyon, nous avons été surpris de croiser des arbres colorés et des fleurs qui se faufilaient parmi les rochers. Attentifs à l’environnement qui nous entourait, nous avons admiré de magnifiques oiseaux, ainsi que de nombreux lézards. Étroit par endroits, le chemin nécessitait parfois d’escalader quelques rochers, au grand bonheur de notre fils aîné qui adore jouer les aventuriers.

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Pendant la marche, quelques détours de centaines de mètres nous ont permis de découvrir le canyon sous différents angles. Par exemple, en empruntant le Cotterills Lookout, nous avons accédé à un magnifique point de vue sur les environs. En traversant un petit pont, nous avons ensuite pu rejoindre la façade nord du canyon et bénéficier d’une vue différente sur ce dernier. Mon mari en a profité pour recréer la scène du Roi Lion avec notre fils cadet. Moment de grande rigolade!

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Un autre moment fort de cette randonnée fut notre découverte du Jardin d’Eden, que nous avons rejoint en empruntant une série d’escaliers en bois. Une fois en bas, nous avons fait une pause près d’un bassin d’eau (billabong), tout en admirant la végétation dense et variée : fougères préhistoriques, palmiers, eucalyptus, fleurs sauvages… Un véritable petit paradis! 

Après cette petite pause bien méritée, nous avons finalement terminé la randonnée sur l’autre versant du canyon, en prenant soin de prendre plusieurs photos.

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Jour 4

Retour à Alice Springs

Notre dernière journée fut consacrée à la route de retour vers Alice Springs, où nous devions rendre le camping-car et prendre un vol intérieur vers Sydney. Levés tôt, nous avons eu l’occasion de voir le soleil se lever et d’admirer quelques animaux typiquement australiens, tels que des cacatoès rosalbin et des dingos…

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À suivre… Direction Sydney!

 

 

19 comments on “Centre rouge australien : itinéraire de quatre jours en famille

  1. super aventure en famille !!

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  2. Magnifiques paysages et quels souvenirs ancrés à jamais !

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    • Eve Pouliot

      Merci! 🙂 Oui, ce sont des souvenirs extraordinaires. Les enfants adorent regarder nos photos de l’Australie. 🙂

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  3. Ohlala, c’est tellement beau! Je rêve de l’Australie!!

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  4. C’est un très bel itinéraire ! Waouh. Et chouettes photos !

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    • Eve Pouliot

      Merci beaucoup! Ce fut un peu trop court, mais tellement intense en découvertes et en émerveillement! 🙂

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  5. Hello,
    Merci pour cet article et ces magnifiques photos!
    Nous revenons aussi du Centre Rouge et le Kings Canyon fût aussi notre coup de coeur!
    Bonne continuation,
    MrTranquille

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    • Eve Pouliot

      Merci pour ce retour, nous avons adoré ce voyage… J’y retournerais volontiers! Bonne continuation. 🙂

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  6. Eléonore

    Bonjour,
    Nous allons dans le centre rouge au mois d’avril, et on lit un peu de tout sur la difficulté des ballades Valley of the winds et King Canyon Rim walk. Nous pensions les faire avec un enfant de 6 ans (et un autre de 2 ans mais qui sera dans le sac à dos !), votre fils a suivi facilement ?

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    • Eve Pouliot

      Bonjour Eléonore,

      Nous avons fait les deux sans problème avec nos deux garçons qui étaient âgés de tout juste 6 ans (il venait de fêter son anniversaire) et moins d’un an (qui était dans un porte-bébé). Je n’ai pas trouvé le niveau de difficulté très grand pour « Valley of the winds ». À mes yeux, King Canyon Rim Walk est un peu plus difficile. En fait, c’est surtout la montée du départ qui est difficile. Après, c’est une randonnée qui se fait très bien, avec des paysages absolument extraordinaires. 🙂

      Si vous habitude de faire des randonnées avec votre garçon, je ne crois pas que ce sera un problème pour lui de faire ces deux excursions. N’oubliez pas d’avoir beaucoup d’eau avec vous et de prendre des pauses régulièrement.

      Bon voyage au pays des kangourous!

      Eve

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      • Eléonore

        Merci !

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      • katia marescal

        bonjour , je vois que vs avez fait le king canyon,uluru et kata… ,logiquement je vais le faire en aout 2019 , j ai un problème avec le vertige +++.pouvez vous me dire si cela serait possible pour moi
        merci de votre reponse

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      • Eve Pouliot

        Bonjour Katia,

        J’ai moi aussi une tendance aux vertiges et ce ne fut pas un problème pour moi. Bon voyage!

        Eve

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  7. Merci pour ce récit superbement illustré ! Nous avons hâte d’y être ! Petite question pratique: nous partons avec nos deux garcons (qui auront 5 ans 1/2 et 2 ans) comment avez vous couché votre tout petit dans le camping car? Nous hésitons entre ce mode de déplaçement et un 4*4 avec nuits d’hôtel?

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    • Eve Pouliot

      Merci pour votre gentil commentaire.
      Nous avions un parc (lit de bébé pliable) que installions dans le camping-car. Nous avons adoré cette façon de voyager. Une fois les enfants endormis, nous nous installions tranquillement à l’extérieur. 🙂

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  8. Bonjour,
    Merci pour ce retour d’expérience 🙂
    Où avez-vous dormi ? dans un emplacement de camping ou en pleine nature ? est ce autorisé d’ailleurs ?
    Merci pour votre réponse

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    • Eve Pouliot

      Bonjour Élodie,

      Nous avons dormi dans des campings où nous avons stationné notre camping-car.

      Bon voyage en Australie!

      Eve

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