Réflexions et galères

Être loin pour Noël, le spleen de l’expat…

Cette année, je fêterai Noël au Québec et je m’en réjouis. À mes yeux, il n’y a pas meilleur endroit au monde pour sentir la magie de Noël. Lorsque nous étions expatriés à Dubaï, j’ai célébré de nombreuses fêtes loin de mon pays sans ressentir de pincement au cœur : mon anniversaire et ceux des enfants, Pâques, la Saint-Valentin, Halloween… Je ne ressentais pas de nostalgie à l’idée de souligner ces fêtes au loin. Mais c’était complètement différent pour Noël. Pourquoi? J’ai bien réfléchi à cette question récemment et je vous livre ici mes principaux constats.

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Noël sous la neige, au Québec

Noël, une fête d’abord et avant tout familiale…

Pour moi, Noël est avant tout une fête qui se vit en famille. Lorsque cette période de l’année arrive après de longs mois au loin, la nostalgie me gagne peu à peu. À partir du mois de novembre, lorsque la musique de Noël envahit l’espace public, je commence à ressentir une sensation de manque qui se manifeste d’abord par de l’agacement :

Sérieux? Ils vont déjà commencer à nous casser les oreilles avec Noël alors que les décorations d’Halloween sont à peine retirées des vitrines? … 

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Les sapins artificiels envahissent les centres commerciaux de Dubaï

Et décembre arrive. Moins les chocolats sont nombreux dans mon calendrier de l’Avent, plus l’agacement fugace s’intensifie pour laisser place au spleen. Le spleen de Noël de l’expat (ou du tourdumondiste… du moins, j’imagine que c’est similaire). Une impression de solitude m’envahit alors, même si j’ai mon mari et mes enfants avec moi. Même si j’aime ma vie et que je suis en accord avec mes choix. Soudainement, je me sens loin, trop loin. J’ai l’impression que la fête est désincarnée et qu’elle perd tout son sens. Les souvenirs des années passées refont surface et des petits détails me manquent : la partie de scrabble près du feu de foyer, manger des bons sablés accompagnés d’un chocolat chaud après une journée à jouer dans la neige, les soirées « ciné-cadeau » à la télé qui repasse en boucle les vieux Astérix que nous écoutions enfants… Même si des membres de la famille viennent nous rejoindre, il n’y a pas de grand rassemblement familial et, forcément, il y a des absents… Des gens que l’on aime et que l’on ne peut embrasser pour célébrer la nouvelle année.

 

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Noël sur la plage du Palm Jumeirah

L’heure des bilans…

Le temps des fêtes, c’est aussi l’heure des bilans. Et quand on est expat, on vit souvent dans le court terme, sans savoir précisément ce qui nous attend l’année suivante. Dans la vie de tous les jours, ce n’est pas une chose qui m’angoisse, bien au contraire. Je dirais même que c’est plutôt stimulant. Mais à l’aube de la nouvelle année, lorsque l’heure des résolutions a sonné, c’est parfois difficile de rester zen avec l’incertitude qui nous entoure. Sans compter les nombreuses questions des enfants…

Maman, on ne va pas quitter notre maison dis-moi? Mes jouets, je vais les garder pour toujours hein?…

Ou, plus subtilement…

Est-ce qu’on pourra fêter mon anniversaire à l’Atlantis l’année prochaine?

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Nouvel an sur la plage, devant le Burj al Arab

Quand Noël rime avec neige…

Le problème est encore plus ancré en ce qui me concerne, car Noël rime avec neige dans mon esprit. Fêter Noël lorsque la température extérieure frôle les 30 degrés Celsius ou, pire, quand tout est gris et tristounet, ce n’est pas magique pour moi. Être entourée de sapins faits de plastique qui ne sentent rien, alors que les chansons de Noël animent chaque commerce et restaurant, a quelque chose de triste à mes yeux. À ce sujet aussi, les questions des enfants sont nombreuses :

Il va avoir chaud le Père Noël, hein maman?… Est-ce qu’il va changer de vêtement tu crois? Il va se raser la barbe?

Mais il va rentrer par où le Père Noël, il n’y a même pas de cheminée ici?

Tu crois qu’il sait que nous sommes ici? Il ne risque pas d’aller déposer nos cadeaux à notre maison du Québec?

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En attendant le Père Noël

Vous l’aurez compris, j’aime le rythme des saisons québécoises, mais surtout, j’aime les paysages enneigés de Noël. Le problème, c’est que j’aime aussi la chaleur et la plage. Dans un monde idéal (le mien, bien sûr!), l’hiver pourrait se terminer le 2 janvier… Un petit voyage pour février peut-être?

 

À suivre… D’ici là, on profite de la neige…

P.S.: Je salue au passage mes amis expatriés qui fêteront Noël sous les palmiers cette année.

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On profite de l’hiver québécois

 

3 comments on “Être loin pour Noël, le spleen de l’expat…

  1. Pour la première fois, je vais passer Noël sous les cocotiers et tu as très bien retranscrit mes sentiments. Loin de la famille et difficulté à trouver ses repères avec cette chaleur. Au final, cette année sera surement un jour comme un autre.

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    • Eve Pouliot

      Merci pour votre commentaire Charly. Je vous souhaite un très joyeux Noël. Après ce petit spleen, vous profiterez à fond de la chaleur et des cocotiers, c’est certain! 🙂

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